Ce mois-ci pour mon billet du 1er avril, j'emprunte à La Truite Masquée une illustration de la prise de position de Philippe Couillard dans le dossier de l'hypothétique pétrole d'Anticosti. Il y a quelques mois, il s'est fait le champion de la protection de ce territoire dès son retour de la conférence COP21 de Paris.
Plus récemment, il s'est montré plus nuancé quant à l'autorisation de l'emploi de la fracturation hydraulique à Anticosti l'été prochain; sa prise de position a donc maintenant un peu moins de panache. On peut dire que le panache en ressort quelque peu amoché:
On peut s'inquiéter de la très courte durée de "l'effet de cerf" dans ce cas précis.
À propos d'effet de serre, je signale aussi que bien des estimés qu'on cite à gauche et à droite utilisent encore une valeur maintenant reconnue inexacte pour la contribution du méthane à l'effet de serre. On utilise encore beaucoup un facteur 22 comme comparatif du CH4 avec le CO2. C'est la moyenne des deux anciennes valeurs (21 du GIEC 1995 et 23 du GIEC 2001) du potentiel de réchauffement global (PRG). Or le facteur de conversion à appliquer pour les émissions fugitives de méthane fossile est plutôt 85. C'est presque quatre fois plus que le facteur 22. On sous-estime ainsi de près de 400% la contribution du méthane. De plus, les sources de méthane sont elles-mêmes encore assez mal évaluées en quantités; on estime que les émissions de méthane ont augmenté de 30% entre 2002 et 2014 sur le territoire des USA, en lien direct avec l'émergence de l'exploitation des hydrocarbures de roche mère par la technique de fracturation hydraulique.
J'ai rédigé un court texte il y a trois semaines pour rappeler l'importance du méthane dans les démarches des prochaines années des pays du GIEC pour réduire l'impact des gaz à effet de serre d'ici 2040. J'y explique, avec plus de détails et de références, le facteur PRG (potentiel de réchauffement global).