vendredi 1 décembre 2017

Billet de décembre 2017

Mes billets du mois visent en principe à prendre l’actualité des derniers 30 jours pour expliciter avec le plus de rigueur scientifique possible des éléments en jeu dans ces dossiers.  Ce mois-ci je vais me limiter à un texte très court pour simplement commenter quatre événements du mois dernier.
1) Une étude de la firme Sproule rendue publique le 23 novembre indique que la formation de Forillon au site de Bourque pourrait constituer un réservoir pétrolier et gazier de type compact (tight oil & gas). Le potentiel réel reste encore bien mal défini, mais ce qui semble le plus probable c'est que l’exploitabilité ne serait envisageable qu'en mode non conventionnel, c’est-à-dire avec fracturation hydraulique.
Avant son acquisition par la pétrolière Pieridae Energy de Calgary, le slogan de Pétrolia était « Le pétrole d’ici   par les gens d’ici »; cette stratégie de communication a visé entre autres à obtenir une large part de financement public (avec un certain succès ...).  Maintenant, ce sera les fonds publics d’ici pour financer un projet d’une pétrolière d'ailleurs. L’implication gouvernementale doit cesser de maintenir en vie divers projets d’exploration de pétrole et de gaz, car ces subventions faussent le jeu économique.  Il n’est pas certain que ces projets d’exploration existeraient sans cet apport constant de fonds publics. Le mois dernier j’ai insisté pour qu’une réglementation claire rende impossible les projets où il faudrait envisager l’emploi de la fracturation. Il ne pourrait y avoir alors que des projets s’intéressant à la possibilité des vrais gisements conventionnels.
2) Gaz Métro a changé de nom le 29 novembre. Je vous recommande la lecture d'un excellent texte de Normand Braudet qui fait le point sur le rôle plutôt discret de Gaz Métro dans les projets de relance de la fracturation hydraulique du schiste d'Utica, "Gaz Metro/Énergir se prépare activement à cette éventualité, et l’élimination du mot « gaz » de son nom afin de ne pas faire peur n’y est pas étranger.selon l'analyse de N. Beaudet l'ex. Gaz Métro agit plus précisément dans la promotion en douce d'un projet-pilote dans la forêt de Lotbinière, axé sur les puits de Leclercville et de St-Edouard.

3) La mobilisation contre les projets pétroliers les plus extravagants dure maintenant depuis une décennie; certains esprits se sont échauffés. Des têtes brulées ont lancé de la peinture contre la façade de la propriété du pdg de Junex. Ce type d’action est à dénoncer sans aucune restriction. C’est inacceptable en soi; de plus c’est tout à fait contre-productif pour faire avancer le débat. S’attaquer à la propriété, ou à la personne en tant qu’individu, témoigne toujours d’une absence totale d’arguments valides.

4) Mon texte dans le journal LeDevoir du 14 novembre a déplu grandement à certaines personnes; la direction de Ressources et Énergie Squatex a émis le 22 novembre un communiqué dans lequel elle s’attaque à mon analyse; Squatex a tout-à-fait le droit d’être en désaccord et de défendre ses intérêts commerciaux. Par contre leur communiqué de presse m’attaque directement de façon personnelle en tentant de miner ma crédibilité et mon expertise. Ils traitent de mes allégations « mensongères ou irréfléchies ». Ils reprennent mot-à-mot ce que Mario Lévesque a déjà écrit en 2012 : que j’utiliserais une fausse représentation « ... alors qu’il n’est pas membre de l’Ordre des géologues du Québec ». J’ai déjà répliqué en détails à Mario Lévesque à propos de la distinction entre géologue et ingénieur-géologue. MM Binnion et Lévesque ont repris régulièrement ce type d’attaque personnelle depuis le débat de juin 2012.   
« Vous avez des ennemis ? C’est bien. Cela prouve que vous vous êtes battu pour quelque chose ! » Winston Churchill.