En
même temps que se déroulait un Colloque à
Montpellier destinés aux élus (députés, maires, etc.), ici au Québec
le comité de trois proches du MDDELCC a complété et publié
son rapport pour l'octroi de permis ("autorisations")
de forage à Anticosti. Le gouvernement donne même d'avance (les forages ne sont pas
encore réalisés...) l'autorisation de faire de la fracturation. L'étape prévue de
demande d'autorisation de "complétion" (= fracturation) est
ainsi combinée avec celle du permis de forage: un spécial deux pour un ! J'avais écris le 1er mars dernier que ces autorisations seraient accordées; cela se fait deux mois plus tard que la date prévue, mais on accorde tout d'un bloc maintenant, même pour les opérations "de complétion" qui ne se dérouleraient qu'à l'été 2017.
On permet la fracturation au Québec sans tenir aucunement compte de l'acceptabilité sociale, de l'environnement, ni même de l'économie déficitaire de l'aventure, et pire, même pas de la géologie qui sera recoupée par ces forages horizontaux. Avant même la réalisation des forages aux trois emplacements, les trois experts affirment que "les risques de contamination des eaux souterraines étaient rendus minimes par le fait de la présence de couches géologiques imperméables entre le niveau de fracturation et la surface, ainsi que par l’absence de fractures ou de failles majeures qui permettraient l’ascension non voulue de fluides contaminants" à chacun de ces trois sites.
On permet la fracturation au Québec sans tenir aucunement compte de l'acceptabilité sociale, de l'environnement, ni même de l'économie déficitaire de l'aventure, et pire, même pas de la géologie qui sera recoupée par ces forages horizontaux. Avant même la réalisation des forages aux trois emplacements, les trois experts affirment que "les risques de contamination des eaux souterraines étaient rendus minimes par le fait de la présence de couches géologiques imperméables entre le niveau de fracturation et la surface, ainsi que par l’absence de fractures ou de failles majeures qui permettraient l’ascension non voulue de fluides contaminants" à chacun de ces trois sites.
Voici
un exemple de ce que pourrait peut-être montrer la coupe géologique d'un forage, si au moins on
attendait qu'il soit réalisé avant de donner un OK pour la fracturation:
![]() |
| Pas moins de sept failles sont indiquées dans le rapport de forage pour la portion horizontale du forage Talisman Leclercville 1AHZ |
Ce n'est pas du tout pertinent et certainement pas scientifique de faire ce type d'affirmation (texte cité en italiques au deuxième paragraphe) quant à l'absence de fractures ou de failles sur ces trois sites, où on a même pas encore réalisé des forages d'exploration.
Quant à " la présence de couches géologiques imperméables entre le niveau de fracturation et la surface", c'est tout simplement faux. La nature des couches qui sont au-dessus du shale Macasty contredit cette affirmation. Ces strates sont souvent fracturées et perméables. Le rapport rédigé pour l'ÉES Anticosti par la firme WSP décrit d’ailleurs ces strates de couverture comme n’étant pas étanches, la seule couche étanche dans la séquence stratigraphique étant le shale de Macasty lui-même : « la couche de couverture, c’est-à-dire imperméable à la migration du CO2, est le Macasty (Bédard et al., 2011), soit la même couche visée par les opérations de fracturation » (rapport AENV17 p.37). Si on considère qu’on fera la fracturation dans le Macasty, il est faux de prétendre qu’il restera ensuite des barrières imperméables vers la surface. Ces affirmations du trio d'experts sont très peu scientifiques.
Quant à " la présence de couches géologiques imperméables entre le niveau de fracturation et la surface", c'est tout simplement faux. La nature des couches qui sont au-dessus du shale Macasty contredit cette affirmation. Ces strates sont souvent fracturées et perméables. Le rapport rédigé pour l'ÉES Anticosti par la firme WSP décrit d’ailleurs ces strates de couverture comme n’étant pas étanches, la seule couche étanche dans la séquence stratigraphique étant le shale de Macasty lui-même : « la couche de couverture, c’est-à-dire imperméable à la migration du CO2, est le Macasty (Bédard et al., 2011), soit la même couche visée par les opérations de fracturation » (rapport AENV17 p.37). Si on considère qu’on fera la fracturation dans le Macasty, il est faux de prétendre qu’il restera ensuite des barrières imperméables vers la surface. Ces affirmations du trio d'experts sont très peu scientifiques.
Le MDDELCC a autorisé d'un coup aujourd'hui pour les trois sites:
-
la réalisation des trois forages avec leur fracturation subséquente, sans même attendre de voir les rapports de forage,
-
les prélèvements d'eau dans les petites rivières adjacentes (Ste-Marie,
Jupiter, Rivière-au-Fusil, Ruisseau Jean IV),
-
le traitement des eaux usées par un sous-traitant. Sont caviardés le nom
du sous-traitant, le type de procédé, les quantités liquides, solides, etc.
Tous les noms des auteurs des études et documents sont masqués.
- le torchage du gaz, pompeusement appelé "Système
de traitement des émissions atmosphériques". Là aussi sont caviardés toutes les indications quantitatives, les types d'équipement, leurs dimensions
et capacités, les noms des auteurs de tous les documents mentionnés, etc.
Le
rapport des trois experts a cependant
ajouté quelques timides constats; on pourrait même ajouter bien timides
constats, car cela ne les a pas empêchés de prononcer un avis favorable:
-
À propos du fait que les études hydrogéologiques* soient celles de
Pétrolia, "le comité suggère que la direction spécialisée du
MDDELCC formule son propre avis ou entérine formellement (??) celui
de son consultant externe (le consultant de Pétrolia)."
-
"Aucun plan de remise en état du
terrain et des voies d’accès (LDPEGP section 3.2.12) n’a été déposé, ni d’engagement
quant à la restauration du site à la fin des travaux"
-
"... programme de détection et de
réparation des fuites gazeuses et liquides sur le site. Aucun document ou
renseignement précis à ce sujet n’a été retrouvé dans la documentation soumise
par le promoteur bien que le Ministère l’ait demandé de façon spécifique"
-
"le Plan des mesures d’urgence demandé par les lignes directrices
(LDPEGP section 3.2.9) n’a pas été déposé".
Le MDDELCC encore une fois ne respecte pas ses propres règlements; c'est sans compter les multiples tentatives de masquer ces faits par des délais, des documents gardés secrets, les noms des auteurs caviardés, tout comme les estimés chiffrés des volumes de fluide, de gaz brulé, etc. C'est de la très évidente incompétence dans des prises de décisions successives, toutes improvisées et irréfléchies. On va créer trois sites contaminés et inutiles car l'information qu'on prétend chercher ne changera pas une évaluation qu'on a déjà: le shale Macasty d'Anticosti n'est pas et ne sera jamais économiquement exploitable.
________________________________________
* De plus ces études sont gardées secrètes: impossible de vérifier ce qu'elles contiennent. En entérinant les études faites par le promoteur, le comité d'experts perd toute objectivité.
Le MDDELCC encore une fois ne respecte pas ses propres règlements; c'est sans compter les multiples tentatives de masquer ces faits par des délais, des documents gardés secrets, les noms des auteurs caviardés, tout comme les estimés chiffrés des volumes de fluide, de gaz brulé, etc. C'est de la très évidente incompétence dans des prises de décisions successives, toutes improvisées et irréfléchies. On va créer trois sites contaminés et inutiles car l'information qu'on prétend chercher ne changera pas une évaluation qu'on a déjà: le shale Macasty d'Anticosti n'est pas et ne sera jamais économiquement exploitable.
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* De plus ces études sont gardées secrètes: impossible de vérifier ce qu'elles contiennent. En entérinant les études faites par le promoteur, le comité d'experts perd toute objectivité.










