Selon un communiqué* de Pétrolia, la campagne de dix-huit forages initialement prévus pour 2014 se solde par un bilan de seulement quatre forages réalisés, plus quelques autres à divers degrés d'achèvement. Le programme a pris du retard au départ et a aussi rencontré son lot de pépins additionnels. Travaux de forage terminés pour l'année à Anticosti
À l'annonce de la création du consortium Hydrocarbures Anticosti, le gouvernement prévoyait de plus un deuxième volet en y réservant 45M$ pour la partie sud de l'Île, celle des permis détenus par Junex. Junex avait jusqu'au 31 octobre 2014 pour trouver un partenaire, comme l'a fait Pétolia. Ce deuxième volet aurait normalement permis d'ajouter huit à dix forages d'exploration pour la partie sud. Or, Junex annonce qu'il s'abstiendront de démarrer leur volet à Anticosti n'ayant apparemment réussi a dénicher un partenaire pour l'aventure.
Quatre forages complétés (éventuellement cinq avec un autre en cours) ne permettront surement pas de mettre en branle en 2015 la phase 2 initialement annoncée: celle de forer trois puits avec extension horizontale et fracturation. On prévoyait aussi qu'un ou deux autres puits avec fracturation pour la portion Junex au sud. Les forages 2014 présentent un trop maigre bilan pour permettre l'analyse que le gouvernement souhaitait faire d'ici le printemps 2015 avant de donner le feu vert pour la réalisation la phase 2, celle qui implique la fracturation.
Comme on peut le constater sur la figure ci-dessus, la mise en oeuvre de la fracturation demeure une question très problématique à Anticosti, spécialement pour la partie détenue par le consortium Hydrocarbures Anticosti financé par le gouvernement du Québec. Les forages de cet été et ceux qui seront réalisés l'an prochain pour compléter le programme entrepris ne changeront rien à cette situation. La profondeur du shale Macasty est connue et cartographiée avec les nombreux relevés sismiques et les 22 forages réalisés de 1963 à 2012; cette donnée sera peut-être rendue plus précise par l'ajout des quatre derniers forages, mais la position du shale changera pas fondamentalement. Le "bug" illustré par la figure ci-dessus, demeurera toujours en place.
Les quatre forages complétés que mentionne le communiqué ont recoupé des épaisseurs de 60m, 67,5m, 30m et 13m respectivement. À une exception près, ces données sont conformes à ce que donnait déjà la carte des épaisseurs du shale; elles étaient déjà compilées dans l'étude Sproule 2011. L'exception est le forage du Lac-Martin où le Macasty ne ferait que 30 m d'épaisseur, soit moins épais que ce que laissait entrevoir la modélisation de 2011.
* communiqué de Pétrolia, 3 nov.2014
Note sur l'appellation "sondage stratigraphique".
Sur le site du gouvernement du Québec Exploration à Anticosti, on donne ci-contre la définition officielle de la nouvelle appellation créé pour désigner les forages réalisés par Pétrolia et plus récemment Hydrocarbures Anticosti; un sondage est donc simplement une opération pour recueillir des données. Pour comprendre la raison de cette appellation, il est bon de faire un rappel de quelques dates de 2014:
13 mars 2014: Le CQDE dépose une requête en jugement déclaratoire impliquant Junex, Pétrolia, MDDEFP, pour travaux de forages d'exploration d'hydrocarbures faits ou prévus sans permis.
9 juin: arrêté ministériel pour forages à Anticosti 15 jours avant la date prévue pour l'audition de la requête du CQDE. L'arrêté crée une nouvelle appellation "sondage stratigraphique", ce qui contre la requête du CQDE qui visait les opération de forages.
fin juillet: publication du Règlement sur le Prélèvement des Eaux et leur Protection qui définit (art 33 à 36) le "sondage stratigraphique"(RPEP, une analyse).
août 2014: publication des "lignes directrices provisoires sur l’exploration gazière et pétrolière"
4 novembre: Pétrolia annonce la fin de la campagne de forages 2014 à Anticosti.
Le gouvernement, à la fois juge et parti puisque le MDDEFP était impliqué dans la requête du 13 mars, a choisi cette année à deux reprises* d'ajuster sa juridiction en fonction des impératifs de la poursuite de travaux de forage. Les fonctionnaires ont réalisé un minutieux travail pour expurger le mot "forage" d'une foule de documents concernant Anticosti. Même trois forages fait en 2012 par Pétrolia à Anticosti ont vu leur description rajustée dans la banque des données de forage du MERN. Toutes les fiches d'inspection du MDDELCC à Anticosti ne mentionnent jamais que les inspecteurs vont inspecter des sites de forage; on n'y parle pas des foreuses, des foreurs rencontrés, etc. Cette situation tout à fait incongrue ne concerne évidemment que la langue française. Les textes et les nouvelles en anglais continuent d'appeler une tour de forage drilling rig, Pétrolia dans ses communiqués anglais parle bien de "four-well drilling campaign", on a affiché des postes de "drilling Supervisor", etc.
Nous continuerons donc ici dans ces textes à nommer un chat "un chat". Désolé pour les compagnies sondage CROP ou Léger, elles ne peuvent obtenir les lucratifs contrats de sondage à Anticosti; le roc demande et demandera toujours qu'on y fasse des forages pour obtenir des échantillons à étudier, et ce sont des compagnies de forage qui exécutent ces contrats.
Lors de déclarations publiques, les fonctionnaires, ministres ont une consigne très stricte de n'utiliser que l'expression "sondages stratigraphiques" dans leur propos sur Anticosti. Cependant le premier ministre Philippe Couillard, pour une fois, a lui aussi appelé un chat "un chat". On l'en félicite:
« Prenez Anticosti qui a été démarré malheureusement [...] par l'ancien gouvernement [...]. On va avoir un rapport là-dessus. Là on a permis les explorations par forage. La prochaine phase d'exploration avec de la fracturation hydraulique, ça, c'est une autre question. Alors il y a une évaluation spécifique en cours, on va la regarder attentivement, et il n'est pas certain que cette exploration pourra se continuer. On prendra la décision à ce moment-là.» .Le premier ministre répond aux questions des Années lumière, dimanche 19 avril 2015
Lors de déclarations publiques, les fonctionnaires, ministres ont une consigne très stricte de n'utiliser que l'expression "sondages stratigraphiques" dans leur propos sur Anticosti. Cependant le premier ministre Philippe Couillard, pour une fois, a lui aussi appelé un chat "un chat". On l'en félicite:
« Prenez Anticosti qui a été démarré malheureusement [...] par l'ancien gouvernement [...]. On va avoir un rapport là-dessus. Là on a permis les explorations par forage. La prochaine phase d'exploration avec de la fracturation hydraulique, ça, c'est une autre question. Alors il y a une évaluation spécifique en cours, on va la regarder attentivement, et il n'est pas certain que cette exploration pourra se continuer. On prendra la décision à ce moment-là.» .Le premier ministre répond aux questions des Années lumière, dimanche 19 avril 2015
* L'autre ajustement de texte de règlement concerne la "norme" des 400 m
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